Paris Marathon 2011

le marathon d'après


Au printemps 2010, j'ai atteint l'objectif que j'avais depuis deux ans: courir un marathon en moins de trois heures. Pour l'automne 2010, je n'ai pas eu le temps, ou plutôt pas pris le temps de m'entraîner pour faire un marathon. Je me suis de nouveau atteler à finir un autre marathon, mais après avoir atteint un gros objectif, pas mal de petites choses sont différentes.

Je voulais profiter du placement privilégié que me procurait mon temps de Rotterdam dans un gros marathon. Je n'avais jamais couru de marathon en France. Donc le choix du marathon était tout fait: courir le marathon de Paris.

Je voulais me préparer et être prêt, mais sans consentir les mêmes efforts que lors de la préparation de Rotterdam. Je n'avais pas un véritable objectif en tête. Sous les trois heures, ce serait bien, mais juste dans l'optique de partir dans les premiers pour un futur marathon, si un jour je veux me donner les moyens de battre mon record.

C'est la première nouveauté, pour la première fois, je ne voulais pas battre mon record. Lors de mes préparations précédentes, le but était toujours d'essayer de faire un peu mieux. Changer l'entraînement par ci par là pour s'améliorer, faire quelques kilomètres de plus, quelques efforts de plus. Et cette fois ci, je ne voulais pas faire plus. Faire autant, et si possible un peu moins, mais pas plus.

Sans but concret et sans vouloir en faire trop, c'est nouveau. Comment faire?

Je savais que pendant les trois-quatre semaines de vacances que j'allais prendre en hiver, je ne courrai pas trop. Donc j'ai commencé à m'entraîner en novembre et décembre. J'ai été plutôt sérieux à ce moment là. Ensuite, comme prévu, pas beaucoup de kilomètres fin décembre et début janvier. En rentrant de mes voyages, je m'y suis remis, et plutôt à hautes doses, mais ça s'est bien passé.

Le plus dur, c'est de m'avouer que je ne m'étais pas préparé du mieux possible. J'espérais faire un bon temps sans avoir fourni tous les efforts, sans avoir eu la même discipline. Trouver un bon compromis entre une préparation pour le marathon, le travail, et la vie privée. Et si quelque chose devait être sacrifié, ce serait plus la course à pied qu'autre chose.

Je voulais courir quatre à cinq fois par semaine, et faire ma longue sortie le vendredi soir. Cela avait bien fonctionné l'an dernier. Sauf que cette année, la tentation de faire quelque chose d'autre que la longue sortie était plus forte. L'an dernier, c'était plus facile de dire non pour aller manger avec des copains ou pour les voir après la sortie. Cette année, ça a été plus facile de me dire que je peux reporter la longue sortie au samedi ou au dimanche matin. Clairement, je n'avais pas envie de faire autant de sacrifice. Et partir pour les longues sorties tout seul dans la nuit, c'était dur! Donc, j'ai été plus laxiste avec l'entraînement. Une fois parti, j'étais aussi sérieux, mais il me fallait partir!

En plus, je voulais continuer à faire une sortie tranquille en vélo avec un copain. C'est un bon entraînement aussi 50-60km. Ca change, et ça me fait découvrir un peu plus la Hollande, et on le fait à deux. Par contre, je n'ai aucune idée sur ce que cela m'apporte. Est-ce que je peux courir moins en faisant cette sortie à vélo, combien de moins, etc... ça, je ne sais pas.

J'ai été un peu malade une semaine, j'ai voyagé une autre, donc j'ai manqué quelques entraînements. Surtout quelques tempos runs (maintenir un rythme élevé pendant une heure ou plus). Je pense que ces sorties là y sont pour beaucoup pour mon temps de l'an dernier, et je n'en ai pas fait assez.

J'ai aussi décider de passer 10 jours à Barcelone pour le travail. Potentiellement dangereux car c'est plus dur de courir si on est sollicité pour manger à droite ou à gauche. Effectivement, j'ai moins couru, mais j'ai aussi attrapé un gros rhume et j'ai eu les bronches bien prises. D'ailleurs, je ne suis toujours pas complètement remis! Pour ne pas aggraver mon cas, j'ai préféré ne pas courir pendant que j'étais malade. Donc, pas un kilomètres les 10 jours précédents le marathon!

Dans ces conditions, forcer trop était hors de question. Je ne savais pas trop comment j'allais courir. Mon rhume allait mieux, donc je me suis dit que je pourrais courir tranquillement, sans trop forcer, et profiter de courir à Paris sans les voitures avec 35,000 personnes. J'avoue que l'idée de courir mon pire temps ne me plaisait pas trop, mais cette idée faisait partie des scénarios les plus plausibles avant la course. Je ne sais pas si c'est dur à accepter, en tout cas, c'est quelque chose que je me suis préparer à assumer. Certes, ce ne serait pas drôle de courir un marathon en quatre heures après en avoir couru un en moins de trois. Mais je devais profiter de la ville, de la course, des spectateurs, et ne pas prêter attention au chronomètre.

Dimanche matin, direction les champs Elysées. Je suis dans le sas de départ juste derrière les élites, j'ai peut être 30,000 personnes derrière moi! Un seul toilette pour le sas, je trouve ça un peu court! Je suis bien, calme, il fait beau, super ciel bleu, ça fait du bien! L'ambassadeur du Japon et le maire de Paris font leur petit discours. Le speaker ne chauffe pas la foule, on part dans 5, 4, 3 ,2, 1, go. Bon, c'est parti.

C'est super de partir devant. A part le moment où on passe la ligne de départ et on s'est un peu tassé, tout le monde courrait plus ou moins à la même allure. Super agréable de descendre les Champs comme ça, en courant à son rythme, sans bousculade ni rien, avec un beau ciel bleu. Super souvenir.

Je m'attendais à prendre un rythme plus lent que d'habitude. Je voulais courir au feeling. En regardant ma montre au premier kilomètre, je m'aperçois que j'ai un bon rythme. Ca me fait sourire. Je ne force pas, je suis confortable à ce rythme, et je ne sais pas ralentir. Donc je reste dans cette stratégie, et je me prépare à une baisse de mon rythme, mais je ne sais pas si elle arrivera après dix, vingt ou trente kilomètres. Le parcours dans Paris est sympathique. Je ne reconnais pas tout, certaines rues oui, d'autres non. On arrive au bois de Vincennes, je suis toujours à une allure confortable, je profite bien.

Entre Vincennes et Boulogne, ça devient plus dur. Je commence à sentir la chaleur et la fatigue à partir du kilomètre 25. En tout cas, je suis moins confortable. Evidemment, je ne tente pas de forcer ou de maintenir mon allure, je laisse mon rythme baisser et je continue tranquillement. J'ai vraiment chaud dans le tunnel en face de notre dame. Je suis très heureux d'en sortir. Je bois beaucoup, je passe à travers les jets d'eau proposés. A Paris, on nous donne des petites bouteilles de Vittel, et on doit viser les poubelles à la fin de la zone de ravitaillement. Ca me fait mal de voir tout ce plastique utilisé. Si elles sont recyclées, peut être que c'est bien. En tout cas, c'est pratique pour boire. Je garde la bouteille pour boire au fur et à mesure, et j'évite deux ravitaillements car il me restait de l'eau. J'ai l'impression de boire beaucoup. Les derniers ravitaillement, je bois ma bouteille, et m'en verse un peu sur la tête pour me refroidir.

Les derniers kilomètres, je subis pas mal. Parfois, je pense à m'arrêter pour reprendre quelques force. Mais quand même, je ne suis pas venu ici pour marcher ou faire une pause! Je m'accroche pour continuer, et finalement, la ligne d'arrivée approche, l'horloge indique 3h04, pas mal! Pas d'émotions en passant la ligne, j'ai fait le boulot.

Ca fait du bien de s'arrêter, de boire un coup et de manger un peu. Je suis passé devant une tente où on donnait des massages, mais la queue me paraissait bien longue. En marchant un peu plus, il y avait une autre entrée avec une queue très courte! Donc un petit massage, avec un étudiant kiné pour chaque jambe. Pour eux, ça change de donner des massages à des personnes âgées! Grosse foule à la sortie, les gens attendant les coureurs. Ils auraient pu nous laisser plus de place. Après avoir couru un marathon, je n'apprécie guère me frayer un passage dans une foule relativement compacte! J'ai retrouvé ma mère et ma tante plus loin et on est rentré à l'hôtel.

Et maintenant? Il est encourageant de pouvoir courir ce temps là avec une préparation loin d'être parfaite. Je crois qu'après 35km, j'avais quatre secondes de retard sur l'horaire pour finir le marathon en trois heures. Donc il me manquait un peu de jus pour garder mon allure un peu plus longtemps. Sans le rhume, peut être que j'aurai fini en moins de trois heures, peut être pas? En tout cas, c'est une bonne nouvelle.

Est-ce que j'aurai l'envie et la motivation de faire une grosse préparation pour le prochain, ou bien est-ce que je vais me préparer en essayant de trouver un meilleur compromis entre le travail, la vie sociale et la course à pied. Comment trouver ce meilleur équilibre est un défi intéressant. Maintenant, j'ai un peu d'expérience dans ce domaine et j'espère pouvoir améliorer cet aspect!


The stats:
  • ranking: 1133 / 31133 overall.
  • age group men senior (<35): 590 /10566
  • marathon: 3:04:02 (GunTime) 3:03:53 (ChipTime)
  • pace 4'21"/km
  • avg speed: 13.76 km/h
  • Split time:
    • 5km 20:38
    • 10km 41:45 (21:07)
    • 15km 1:02:37 (20:52)
    • half marathon: 1:27:38
    • 25km 1:44:07
    • 30km 2:06:06 (21:59)
    • 35km 2:29:22 (23:16)

    Last modified: Wed Apr 14 19:50:23 CEST 2010